elisseievna : Réplique à Diallo sur la critique de l’islam




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Réplique à Diallo sur la critique de l’islam




Dans Libération du 19 septembre 2019, Rokaya Diallo et Esther Benbassa  ( https://www.liberation.fr/debats/2019/09/19/racismes-ne-plus-jouer-avec-les-mots_1752379?fbclid=IwAR32bl6OLXtqbwaVprUaXTp4IM8POf0knuST-si8t9RZVMKEF1afo8ph5vA )  publient une tribune confuse, que le journal résume par le chapeau : « Une critique de l’islam doit être possible, pas le rejet de l’islam et des musulmans ».
Les auteures se gardent bien d’être aussi claires. L’essentiel de leur exposé consiste à s’abriter derrière la « Shoah » - sans la nommer - pour dire en substance que critiquer l’islam « masque la volonté de minorer le racisme en France » pour le moins, et laisser le lecteur imaginer que l’objectif réel est de faire subir aux musulmans la solution finale.
Elles font comprendre que la critique de l’islam est une « haine religieuse » des musulmans. Voici pourquoi cette thèse est totalement fausse et ridicule.
Diallo et Benbassa procèdent par une série de juxtapositions, induisant confusions et amalgames, sans démontrer à proprement parler ni ce qu’elles affirment explicitement, ni le sens synthétique de leurs propos,  reformulé par Libération.
La question posée par leur article est celle de la portée de la critique d’une religion. Les phrases de leur tribune se rapportant précisément à cette question se résument à deux :
 « Il va de soi qu’on peut critiquer l’islam comme n’importe quelle religion. »
« Alors, l’ « islamophobie », rejet de l’islam ou rejet des musulmans ? Les deux. »
Tout le reste est description de situations plus ou moins analogues, et la répétition de l’identité entre critique d’une religion et haine des personnes ayant ou supposées avoir un rapport avec cette doctrine. Ainsi écrivent-elles : « Le mot « antijudaïsme » (…) désigne une haine religieuse des juifs ».
A la question de savoir si la liaison entre critique ou rejet de l’islam et rejet ou haine des musulmans est nécessairement existante, les auteures ne répondent donc en réalité que par une affirmation, sans la moindre démonstration.
J’ai pour ma part déjà expliqué pourquoi cette affirmation est fausse   - par exemple dans l’article « Moi fille, toi Furby » parue dans Bd Voltaire en 2016.
Elle est de plus ridicule. Puisque si l’on refuse la violence et la haine, la seule attitude cohérente est de critiquer toutes les idéologies qui les prônent et de défendre toutes les personnes qui les subissent. Il est absurde d’affirmer que pour éviter la haine il faudrait protéger une théorie qui la légitime.
Puisque, encore, prétexter que la critique d’une théorie entraine nécessairement une critique des personnes ayant ou supposée avoir un lien avec cette théorie, revient à adhérer à la conception nazie selon laquelle certains groupes de « sous-hommes » seraient mus par une programmation génétique régissant leur pensée, et incapables de se distancier d’idées qui leur seraient consubstantielles, incapables de libre arbitre, de réflexion autonome, soit du propre de l’être humain.
Quand une magistrate s’écrie que critiquer l’islam, c’est inciter à la haine car « derrière l’islam il y a les musulmans !», elle adopte en réalité (sans le comprendre) la conception anthropologique … nazie. 
Pour ma part, j’ai toujours été antiraciste, je suis opposée à haine envers les musulmans (que je nomme (imparfaitement) « musulmanophobie ») et opposée à la conception nazie des êtres - conception religieuse elle aussi, puisque Hitler invoque « le Seigneur » dans « Mein Kampf ». Et je suis convaincue que la défense frénétique de l’« islam » par des pseudo-antiracistes aux schémas de pensée substantiellement nazis, ne cache qu’un profond mépris pour les peuples sous loi musulmane.

elisseievna

2019

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