L’assujettissement Impensé : Mode, Politesse, Coutume
La politesse serait la première des vertus apprise (
André Comte-Sponville : Petit traité des grandes vertus) : celle que l’on
enseigne en premier aux enfants avant qu’ils soient en âge de comprendre
l’enseignement des autres.
Ce que l’on appelle politesse a
certainement précédé le langage : le geste qui apaise, qui désamorce la
violence, qui marque le respect du plus fort que soi, qui attire la faveur et
la protection, a existé chez les humains,
comme chez tous les animaux intelligents, avant qu’ils n’inventent le langage, et a
d’ailleurs permis son apparition en rendant possible la vie en groupe.
La politesse est un geste de
survie, un geste réflexe, c’est pourquoi elle est impensée. Le tabou qui
interdit de remettre en question les règles de politesse et parmi elles la mode
« convenable » (costume-cravate ou tailleur-talon ou tchador-pieds
bandés) est reflexe, reptilien.
La colère que déclenche celle qui ne respecte
pas la règle, chez celle qui la voit,
n’est autre qu’un réflexe défensif pour empêcher un trouble qui peut
remettre en cause sa propre place en brouillant l’interprétation des gestes,
signaux, qu’elle même émet.
Le
questionnement sur la politesse devient, dans ce monde où l’agression est
question de quart de seconde de réaction, une déstabilisation dangereuse,
toutes et tous nous réagissons alors comme des dictateurs paranoïaques en lutte
à mort contre « la subversion » : d’où le
« terrorisme » contre icelui
ou icelle qui s’écarte du droit et raide chemin des convenances. Terrorisme de
la colère, gifle sur les nerfs de l’autre, terrorisme intellectuel, qui
insinue que celle qui n’a pas le bon « look » est incompétente dans
les choses de base de la vie-professionnelle comprise, en tout, terrorisme
psychique, qui insinue qu’elle est dérangée.
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